La bonne idée pour ton visual novel : simple, forte, faisable

Une idée trop floue ou ambitieuse, c’est le meilleur moyen d’abandonner. On va voir ensemble comment poser les bases solides de ton jeu narratif.

La bonne idée pour ton visual novel : simple, forte, faisable

Pourquoi l'idée de départ, c'est tout sauf un détail

Tu veux créer un jeu narratif ? Bonne nouvelle : tu n'as pas besoin de coder un moteur physique, de gérer des collisions ou de pondre 200 mécaniques. Mais du coup, il ne te reste qu'un vrai pilier pour porter ton projet : l'histoire.

Et l'histoire, elle commence toujours par une idée.
Pas "une idée de gameplay", pas "un concept marketing"...
Non, l'idée qui porte ton récit, celle qui va te suivre pendant tout le développement. C'est elle qui te motive au début, qui te relance quand tu doutes, et qui séduit les joueurs quand tu leur présentes le jeu.

Le souci, c'est qu'on a souvent envie de partir tout de suite dans l'écriture, les personnages, le visuel... et qu'on néglige complètement cette phase. On se dit : "j'ai une ambiance en tête", ou "je veux faire un jeu romantique avec plusieurs fins", mais on n'a pas de vraie colonne vertébrale.

Et ça, c'est le début des ennuis.

Alors aujourd'hui, on va faire les choses dans l'ordre. Trouver une idée, oui, mais pas n'importe laquelle. Une idée claire, simple, faisable et qui a un vrai potentiel narratif. C'est parti.


Ce que tu cherches vraiment, c'est un noyau solide

Alors, qu'est-ce qu'une bonne idée de jeu narratif ? Ce n'est pas juste un thème stylé, ni une mécanique de choix à la Telltale. C'est un point de départ narratif clair, autour duquel tu vas pouvoir construire.

Voici ce qu'on attend d'une idée forte (pas de panique, on va y revenir dans le détail) :

  • Elle est facile à formuler
  • Elle contient un enjeu clair
  • Elle porte une émotion ou un message
  • Elle est réalisable techniquement et artistiquement
  • Elle donne envie d'écrire, tout simplement

Une mauvaise idée, elle, se trahit vite : tu la racontes, et soit tu t'embrouilles, soit tu sens qu'elle a déjà été vue mille fois, soit tu n'arrives pas à imaginer comment la transformer en jeu.

Donc, avant d'ouvrir Ren'Py, on va se poser les bonnes questions. Et spoiler : ce n'est pas un exercice "inspiré", c'est un exercice structuré. Ça demande un peu de recul, un peu d'analyse... et beaucoup de sincérité.


D'abord, commence par formuler ton pitch

Pas besoin de slides ou de blabla marketing. Si tu n'arrives pas à résumer ton idée en une phrase, c'est qu'elle est encore floue.

Un bon pitch, ça tient en quelques mots. Pas besoin de raconter l'histoire entière. Juste le cœur de ce que tu veux raconter.

👉 "Un ado muet découvre qu'il peut parler aux fantômes, et décide de résoudre une ancienne disparition dans son village."
👉 "Une romancière solitaire tombe amoureuse d'une IA, et perd peu à peu le contact avec la réalité."

Ce genre de phrase, c'est ton phare. Tu peux l'écrire en haut de ton cahier, sur ton Notion ou sur un post-it collé à ton écran.
Si tu ne peux pas l'écrire, tu ne peux pas l'écrire. (Oui, c'est méta, mais tu vois ce qu'on veut dire.)


Ce qui rend une idée forte (et ce qui la plombe)

Tu veux une idée forte ? Pose-toi ces questions :

  • Est-ce que je vois tout de suite un début, un milieu, une fin ?
  • Est-ce qu'il y a une tension, un conflit, un objectif ?
  • Est-ce que j'ai ENVIE de passer du temps avec cette idée ?
  • Est-ce que c'est une histoire que j'ai envie de vivre, ou juste une "bonne idée" sur le papier ?

Et ce qui plombe tout, en général, c'est ça :

  • "C'est un jeu sur les émotions..." → Ok, mais lesquelles ? Et pour qui ? Et pourquoi ?
  • "C'est une histoire super complexe avec 12 fins et des timelines parallèles..." → Pourquoi pas, mais tu as le temps et les moyens ?
  • "C'est comme Doki Doki, mais avec un twist." → Non. Fais ton propre truc.

Des techniques simples pour faire émerger l'idée

Allez, on rentre dans le concret. Tu veux une bonne idée ? Voici des méthodes qui marchent.

🧩 La contrainte volontaire

Donne-toi une limite et construis autour.
Exemples :

  • "Mon jeu ne se passe que dans un train."
  • "Il n'y aura que deux personnages visibles."
  • "L'histoire se déroule en une seule journée."

C'est simple : moins tu te disperses, plus tu approfondis.

🎭 L'émotion guide tout

Pose-toi une question simple : qu'est-ce que je veux que le joueur ressente ?

  • Du doute ? Fais une histoire d'enquête.
  • De la nostalgie ? Joue sur les souvenirs, les lettres, les albums photos.
  • De l'attachement ? Mets en scène une relation fragile, en évolution.

Si tu sais ce que tu veux provoquer, tu peux bâtir tout ton jeu autour.
Et tu verras, ça change tout.

🎲 L'inspiration croisée

Prends deux trucs que t'aimes bien, et croise-les.
Exemples :

  • "Une comédie romantique... dans une station spatiale abandonnée."
  • "Une enquête policière... mais le détective est amnésique chaque matin."
  • "Un visual novel... où les choix sont faits par un algorithme."

Tu trouves ça trop cliché ? Peut-être. Mais si tu t'amuses avec, ça marchera.


Ce que tu dois éviter (à tout prix)

Tu veux vraiment avancer ? Alors promets-moi une chose : ne commence pas avec une idée qui te dépasse.

Ne fais pas :

  • Une saga en 4 épisodes alors que tu n'as jamais fini un projet.
  • Un jeu à embranchements avec 20 fins dès le premier script.
  • Un truc qui te semble "cool" mais que tu n'as pas envie d'écrire toi-même.

Le piège, c'est de vouloir trop bien faire.
Commence simple, mais juste.

💡
Il vaut mieux un petit jeu terminé qu'un chef-d'œuvre inachevé.

Et puis si ça marche, tu pourras l'enrichir, faire une suite, une version longue... Mais commence par poser une base solide.


Petit exercice final (et pas si bête)

Ferme les yeux (ou pas) et imagine :

  1. Tu es le joueur. Tu lances ton propre jeu.
  2. Tu découvres les premiers écrans, les premières lignes.
  3. Tu lis le pitch, tu rencontres le personnage principal.
  4. Est-ce que tu veux continuer ? Est-ce que tu es accroché ? Est-ce que tu ressens un truc ?

Si la réponse est non... c'est peut-être pas encore la bonne idée.
Mais si tu sens que oui, ce serait cool à vivre, alors t'as quelque chose. Reste plus qu'à creuser.


✅ Checklist finale






Tu coches tout ? Alors fonce.
Tu coinces encore un peu ? Reviens dans deux jours, relis ce que t'as noté. Parfois, l'idée a juste besoin d'une petite nuit pour se révéler.